[Abracadabra in jazz] Brother Jacques… un dilemne

Doué et intelligent : est-ce que ça va de pair avec intégrité artistique ? La route est périlleuse ! En Gwada nous n’avons pas encore la lucidité alliée à la parfaite expertise pour juger d’une œuvre musicale relevant d’une volonté définie d’ouvrir à une modernité via un héritage folklorique.

Venir du jazz le plus élaboré et le plus au goût du jour et vouloir aller en noces avec le gwoka le plus originel est une tentative qui ne peut être menée à bien par un simple exercice individuel. Les musiques afro-américaines dont les branches couvrent plusieurs pays se sont déployées de façons diverses. Les accents les plus riches issus de la rencontre de la musique tant européenne qu’africaine peuvent donner en ces lieux un chant dit national ou original (voir le gwoka moderne de Gérard Lockel).

De nos jours les essais musicaux de la branche brésilienne, ou bien de la cubaine, avec celle des Etats-Unis plus clairement jazz, ont été menés à bien car plusieurs facteurs se sont conjugués : l’humain, le géographique, l’historique, l’économique et l’esthétique. Vouloir en faire de même avec le gwoka relève de l’impossible car pour ce qui est de l’humain, de qui parlons nous : d’une population restreinte, de même pour la géographie, un territoire limité, ainsi que pour l’histoire très différente, où là peut-être un brin et c’est discutable. Quant à l’économique, ne rêvons pas, il n’y a pas de fondement si ce n’est celui de Universal en quête de marché.

Prenons exemple sur les cubains qui ont pu faire dire au mambo sa vertu jazz en lui extirpant son accent congo. Quand au gwoka qui n’appartient à aucun culte il va falloir lui en inventer un, mais avec quels fidèles ? Nos religieux sont dans les sectes évangélistes.

L’album « Sone Ka la » ne sonne que le jazz, et l’un des plus beaux jazz ; c’est cette voie que Brother Jacques devrait emprunter car nous le savons par maints exemples, la grandeur du jazz c’est sa dimension flexible qui se donne à tous, partout et ailleurs. Le gwoka pour l’instant c’est encore notre petit tout, qui veut beaucoup mais peut peu, à l’image de Gwada.

Les sirènes s’efforceront de nous faire croire le contraire mais seuls les faibles d’esprit et de culture se laisseront prendre à cette carte universelle (Universal), qui se joue selon un plan marketing propre, évalué au chiffre. Les ventes devraient suivre pour cet album, puisque les esprits, selon la vision de Patrick Le Lay, ont été formatés pour faire au produit une place de choix dans vos discothèques, mais après cette sortie si claironnée à la limite du rejet.

Qu’en sera-t-il de cet album, le réentendra t’on ?
Les morceaux les plus jazz qu’il comporte… Oui ! Les autres seront dans l’oubli et à la trappe car ils sont en surface alors qu’ils voulaient être immortels.

Brother Jacques, there you failed, and your friends in the States such as Stephanie McKay, are going a deeper way in their own culture, for which they have great respect, in works with Carl Hancock Rux for example in his albums. Check them out and go their way in a definition where folklore belongs to an absurd past and does not mean anything anymore when the present and the future are at stake and so necessary in a search for a new formula.


AbraCaDaBra_630

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

HTML Snippets Powered By : XYZScripts.com
Retour en haut