[Abracadabra in jazz] Bien sur en jazz ou en autre musique les tièdes ont tort

A l’écoute du Miles Davis des années 70 ou du Coltrane de ces mêmes années, du Dizzy Gillespie des années 40, du Parker des mêmes années et du Louis Armstrong des années 20, on sent le souffle indompté du chant dionysiaque.

Il ne s’agit plus de jazz selon les critères académiques que l’Occident s’efforce d’appliquer pour mieux juguler et castrer cette inextinguible force tellurique qui est une expression vitale reçue du cosmos.

Toute musique qui ne porte pas en elle cette force n’est qu’amusement au plus grand contentement du pouvoir en place qui a en horreur ce panthéisme joyeux.

Mieux vaut Thanatos qu’Eros aux yeux des puissants qui règnent.

Si votre philosophie est celle de Diogène c’est-à-dire contre toutes les sujétions, alors en ce qui concerne la musique, mettez-vous en osmose avec ceux des musiciens qui sont des créateurs et des rebelles par la même envolée.

Ces musiques que nous évoquons sont difficiles et leur écoute, du fait que nos oreilles subissent un constant barbouillage radiophonique dégradant, doivent exercer un effort d’ouverture comme celui qui est nécessaire pour découvrir un trésor profondément enfoui.

On parle avec mépris des primitifs dont on n’écoute jamais la musique avec attention, comme si leur pureté nous écorchait les tympans et encore mieux, on refuse aux créateurs qui traduisent ce monde musical qui nous vient de la Terre, toute existence, tant ils dérangent. Stockhausen, Messiaen, Miles Davis et tant d’autres ne sont jamais sur les ondes comme s’ils étaient des fantômes effrayants et itinérants.

Et pourtant avec ceux-là se trouvent les codes de notre monde.

Il faut, et nous le disons impérativement, se décrasser l’oreille et l’enrichir. Pour ce faire, écouter le dernier album réédité de Miles Davis : « The Cellar Door Sessions », 1970, six CDs enregistrés au club de Washington D.C. the Cellar Door du 16 au 19 décembre 1970 et sortis en fin 2005 avec. Miles y est accompagné de Gary Bartz (soprano et alto sax), John McLaughlin (guitare), Keith Jarrett (Fender Rhodes, piano électrique, orgue Fender électrique), Michael Henderson (basse électrique), Jack DeJohnette (batterie) et Airto Moreira (percussion).

Miles est passé de l’autre côté du Rubicon et est devenu messager d’une musique cosmique, tellurienne, africaine et qui rompt totalement avec les canons occidentaux. Ce n’est plus le Miles de « Kind of Blue » mais un hougan nommé Sivad Selim.

Une nouvelle musique dans l’air du temps rock qui se veut être une variation circulaire en tambour africain. Révolution et évolution a contrario de tout le jazz du moment, des années 1970 jusqu’à aujourd’hui et au-delà. A écouter en boucle et sans modération. L’exercice sera hautement profitable et par bonheur au détriment de toute cette purée que l’on vous propose sur les ondes comme musique dite world.


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