La musique coloniale des Antilles françaises au XVIIIe siècle

La médiathèque Caraïbe nous informe de la tenue d’une conférence débat animée par le docteur Bernard Camier, sur le thème de “La musique coloniale des Antilles françaises au XVIIIe siècle”. La conférence se tiendra le vendredi 9 octobre prochain, au Fort Fleur d’Epée à Gosier, à 19h00. Un dossier Internet est d’ores et déjà à la disposition du public à l’adresse http://www.lameca.org/dossiers/musique_coloniale. En voici le texte de présentation :

La colonisation européenne de l’Amérique et des Antilles comporte un volet musical. Tant dans l’Amérique hispanique que dans les Antilles dès le XVIe siècle la colonisation est accompagnée de production musicale religieuse ou profane. Le peuplement plus tardif des Antilles françaises, donne lieu à une situation musicale très spécifique. Essentiellement profane en l’état actuel de nos connaissances la vie musicale des colons au XVIIIe siècle est centrée autour de l’activité lyrique, elle s’accompagne d’un incessant va et vient d’artistes, qui peuvent éventuellement comme à la Révolution essaimer dans le reste de la Caraïbe voire aux Etats-Unis.

Définissant à la fois les normes de la civilisation selon les critères européens de l’époque et un espace social où s’exercera une critique voilée du pouvoir, la musique des colons est un intéressant terrain d’analyse pour approcher de la connaissance des enjeux culturels de la colonisation. On peut en effet observer vis à vis des pratiques et des productions des attitudes variées qui vont de l’affirmation de la puissance colonisatrice à travers l’opéra-comique à la contestation pure et simple des codes et du goût dominant, toutes ces attitudes étant liées à la place sociale des acteurs de la vie culturelle.

A Saint-Domingue les œuvres créoles récemment découvertes donnent un aperçu des relations complexes existant entre dominants et dominés dans les sociétés caribéennes. Qu’il s’agisse des libres de couleur dont une partie conteste la culture créole dans le domaine artistique pour mieux revendiquer l’égalité et l’universalité ou qu’il s’agisse des blancs créoles qui cherchent à travers cette même culture à développer une forme d’indépendance qui leur est refusée sur le plan économique, la sphère musicale est profondément traversée par les contradictions de la société coloniale et s’avère grosses des débats futurs de la société haïtienne.

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Docteur en histoire, Bernard Camier est spécialiste de la musique de la Caraïbe francophone durant la période coloniale, plus singulièrement sur le 18ème siècle de Saint-Domingue. Agrégé de musique et diplômé du Conservatoire de Paris, il enseigne au Lycée Baimbridge, et conduit ses recherches au laboratoire A.I.H.P. 929 (Archéologie Industrielle et Histoire du Patrimoine) de l’U.A.G.

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