Un piano hardi et mélodieux pour les harmonies, une basse ronde et véloce en complément de rythme se conjuguent sans afféteries sur le disque Interplay – The Music of Bill Evans grâce à la complicité instaurée au sein de ce renversant duo inédit. Impulsé sur l’insistance de Diega Imbert, familier d’Archie Shepp, Tigran Hamasyan et Didier Lockwood, le dialogue fructueux a pris corps une fois l’appréhension d’Alain Jean-Marie disparue. Pensez, l’idée de s’attaquer à un tel monument de la planète jazz pour lui qui vient « de la rue, du bal et de la biguine », ne s’imposait pas de prime abord. Le résultat de cette réappropriation-célébration du répertoire du jazzman new-yorkais laisse pantois tant l’échange, l’aisance avec laquelle les deux univers se parlent pour n’en former qu’un, tombe sous le coup de l’évidence.