[Ut musica poesis] Richard Bona à LaKasa

RBona-JSB_Lakasa

S'habituer.
S'habituer à écouter cette musique de l'effleurement qui émerge juste au-dessus du silence.

Richard Bona est accompagné par un clavier. Etienne Stadjwick. Et cela suffit pour qu'advienne la Musique.

Dès les premières notes on est saisi par la délicatesse du jeu. Aucun excès. Mais une plage d'interventions qu'au fil des morceaux on devine sans bornes. Les doigts caressent, pincent, slapent les cordes, laissant découvrir par endroits le spectre de Jaco Pastorius.

Le public, bien que sous le charme, reste un peu circonspect devant cette réserve dans le jeu car rien n'est sacrifié sur l'autel de la démonstration. Tout ce qui donné en pâture à l'oreille est d'une extrême finesse, tant dans le jeu que dans la façon dont sont amenés les différents climats.

Mais Richard Bona est aussi un show-man ! Il parle au public. Mieux, il le fait intervenir dans le spectacle : des instruments à imiter assignés à différentes parties de la salle, et voilà une salsa improvisée a cappella.

Les morceaux s'enchaînent. Pas de répertoire strictement établi, Bona joue à la demande. La voix est délicate avec un timbre cristallin presque irréel.

Au-delà de la performance musicale que constitue toujours une prestation en duo, la rencontre avec la musique de Richard Bona est marquante parce que profondément humaine. On découvre l'homme, d'une gentillesse et d'une simplicité extrêmes (la marque des grands...). La musique émane de lui comme une aura presque palpable. Mais elle ne s'arrête pas aux sons émis. Elle plane au-dessus et entre nous, construit des univers, défait et refait le monde, instillant au plus profond de nous la poétique de Richard Bona, profonde et sincère.

Ut Musica Poesis - Alain Joséphine

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