Nous vous l’annoncions dès janvier dernier : fin 2001, entre Noël et le Jour de l’An, Jocelyn Ménard est entré en studio, emmenant avec lui Alain Jean-Marie, pour graver dans les studios de Radio Canada à Montréal, sous l’etiquette Effendi, le premier CD sous son nom, Men Art Work’s. En ce mois d’avril 2002, la galette encore toute chaude est en cours de livraison. L’album est constitué des oeuvres de Jocelyn Ménard, ainsi que d’un standard. La rencontre avec l’un des piliers du jazz européen, Alain Jean-Marie, donne une pointe de piment à cet enregistrement frais et plein de swing. Le Bananier Bleu a rencontré Jocelyn, qui nous parle de son disque.
Men Art Works (Jocelyn Ménard)
Année : 2002
Label / référence : Effendi Records (FND025)
Personnel : Jocelyn Ménard (sax), Alain Jean-Marie (pno), Martin Auguste (dms), Georges Mitchell (dbl-bass)
Le Bananier Bleu : “Men Art Work’s” est le premier album véritablement sous ton nom. C’est l’aboutissement de quelque chose ou bien au contraire un nouveau point de départ ?
Jocelyn Ménard : “Men Art Work’s” est le premier album exclusivement en mon nom. L’album précédent, “Guanada”, était une collaboration du trio, même si deux de mes compositions y figurent en plus de quelques arrangements et une oeuvre collective. “Men Art Work’s” est l’aboutissement de plusieurs années de travail, il y a longtemps que je souhaitais enregistrer mes compositions.
LBB : C’est un album de compositions personnelles. Elles étaient en gestation depuis longtemps ?
JM : Certaines compositions datent de quelques années. Je pense à “El Chico” et “Pour Marie” que j’ai écrit il y a déjà une dizaine d’années. Par contre les autres oeuvres ont été écrites ces deux dernières années.
LBB : Tu vis en Guadeloupe depuis de longues années. Le choix d’Alain Jean-Marie sur cet album n’est donc pas anodin…
JM : Je suis arrivé en Guadeloupe la toute premère fois en 1988. C’est à cette époque que j’ai découvert le premier enregistrement biguine d’Alain en trio. Je suis resté estomaqué par son approche bebop sur ce rythme antillais. Par la suite j’ai été l’écouter jouer dans des clubs de jazz à Paris et quelques concerts en Guadeloupe. En 1999, j’ai eu l’opportunnité de jouer avec le “Medium Band” de François Théberge dans un festival de jazz en France et Alain était le pianiste du groupe. Nous avons donc joué pour la première fois ensemble à cette occasion. Quand j’ai décidé d’enregistrer cet album Alain est le premier musicien à qui j’ai pensé. J’adore son approche, il est très fin, très construit et est un accompagnateur hors pair.
LBB : Quels sont désormais tes projets musicaux ?
JM : Dans l’immédiat l’important est de jouer cet album au maximum. Déjà, je joue au Festival de Jazz de Montréal en juillet avec l’ équipe du CD. Je suis aussi en train de travailler pour d’autres concerts en Guadeloupe, au Canada et en France.
LBB : Question rituelle du Bananier bleu : qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?
JM : J’écoute beaucoup Steve Lacy. J’ai déjà relevé son solo sur “Four in One” et j’ai l’intention de continuer à en relever d’autres. Sinon, j’écoute aussi Clare Fischer. J’adore son approche de la musique latine, c’est un génie.
Entretien réalisé le 24 avril 2002 – Christophe Jenny