Céline Languedoc – vocal ; Bastien Mayras – flûte ; Anthony Jambon – guitare ; Thierry Vaton – piano ; ” Just Woody” – basse ; Tilo Bertholo – batterie
Au moment du premier album, beaucoup d’artistes aiment à exhiber des cris de racine et de puissance verticale. Céline Languedoc offre le simple mot de Rencontre. Et c’est bien plus qu’un titre habile et sincère : elle invite à la rencontre avec l’héritage et le patrimoine antillais, mais aussi avec un parcours modelé par des croisements, des apports, des métissages. Une chanteuse antillaise ? Oui, bien sûr. Et aussi une chanteuse gospel, une chanteuse jazz, une chanteuse blues, une chanteuse cri. Une chanteuse de France, des Antilles, d’Amérique, d’aujourd’hui. Céline Languedoc est née en Europe, découvre la terre de Guadeloupe à l’âge de dix ans puis retourne en France après avoir passé son bac – le parcours de milliers de jeunes domiens chaque année. Entretemps, il y a eu l’enracinement dans sa foi, la découverte du gospel, la fréquentation du gwo ka rural, la maîtrise de la langue créole, les premiers groupes de musique. Elle affirme haut et fort la fermeté de son enracinement dans l’amour et la paix. Elle enlace le jazz, la biguine, la chanson, le blues, le gospel dans une expression très personnelle mais fermement enracinée. Et cela ressemble à une métaphore d’Antilles ouvertes, tantôt très roots et tantôt savantes, tantôt méditatives et tantôt dansantes. À elle seule, la voix de Céline Languedoc est reflet de cette diversité. Elle est l’élan du gospel, la gouaille du gwo ka, la séduction de la chanson, la profondeur de la soul, la force insolente de la fanm poto mitan, l’élégance du music-hall, la noblesse du jazz. Rarement gravité n’aura été aussi heureuse. Rarement traversée des destinées du monde créole n’aura été aussi joyeuse et pacifiée – de la grande joie des âmes qui savent espérer. Peut-être est-ce pour cela qu’appeler Rencontre cet album est aussi pertinent.