Thierry Fanfant basse, David Fackeure piano,
Jean Philippe Fanfant batterie, Thibaud Hein saxophone.
Ce qui fait la différence, dans le jeu de basse de Thierry, c’est son souffle. Oui, je connais la différence entre une basse et une trompette mais c’est pourtant le terme le mieux adapté pour décrire une musique qui reste avant tout connectée à la Vie, et qui dessine des ponts entre ici et « là-haut », et aussi entre ici et « là-bas », où tous les Antillais ont un bout d’eux-mêmes. Tout ce qu’il touche fait de la musique, et ça rayonne autour de lui, comme de son frère Jean-Philippe. Voir ces deux-là jouer ensemble vous réconcilie avec le monde. Le fait qu’ils sourient en jouant est d’ailleurs moins anodin qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas de sourire pour la photo : ils sont profondément heureux de jouer, à cent lieues des « intellos du jazz » qu’on reconnaît à leur air mi-important mi-constipé, ainsi qu’à leur incapacité à écouter. Avec Thierry, la musique se révèle être une histoire de famille et les rythmes, rudes et puissants, restent immortels.