Magic Malik Jazz Association live @ Domaine d’O

Magic Malik Jazz Association

Magic Malik nous revient avec sa Jazz Association et son nouveau projet. Le flûtiste a l’habitude de nous surprendre, et c’est cette fois justement en reprenant un répertoire de standards qu’il le fait. “En réécoutant Coltrane, il m’est tout d’un coup paru évident qu’il parlait créole… Que je jazz était créole par essence” explique Malik. Et comme la Guadeloupe où il a grandi fait partie intégrante de son histoire, et même de son moi tout simplement, ce projet est apparu comme une évidence. Le répertoire passe par Wayne Shorter ou Thelonious Monk, Clifford Brown ou John Coltrane, mais évite les poncifs pour se concentrer sur des morceaux souvent moins fréquents. Magic Malik s’approprie ces thèmes connus, comme un matériau de base pour nourrir son imaginaire. Son jeu si particulier, sa façon unique de chanter en même temps qu’il s’accompagne – écoutez le superbe Lelola, seule composition originale du jour -, trouvent ici matière à s’épanouir, dialoguent avec la trompette lumineuse d’Olivier Laisney – les deux se connaissent bien et partagent plusieurs projets communs. Après deux titres empruntés à Shorter (The Big Push et Fee-Fi-Fo-Fum), le flûtiste entame un In Walked Bud sur un duo avec Damien Varaillon (cb), entre chant, flûte et sifflements d’oiseaux, avant de laisser la place à la trompette puis au piano. Le quintet enchaine directement sur Moment’s Notice, titre de Coltrane que Malik introduit en nous plongeant d’un coup au cœur d’un lewoz créole aussi inattendu qu’improbable et évident. Au piano, l’excellent Maxime Sanchez s’adapte à toutes les ambiances, et l’on se surprend parfois à évoquer Bill Evans ou Duke Ellington. La rythmique du quintet tient de mains de maitres les structures étonnantes des arrangements de Magic Malik, qui leur donnent aussi les espaces permettant de s’exprimer. C’est d’ailleurs sur ses fûts que Stefano Lucchini  introduit un Dahoud flamboyant qui clôture le set. Et avant que le public ne réclame un rappel mérité. C’est encore avec Clifford Brown et cette fois une reprise de Joy Spring que s’achève cette soirée sur un swing chaleureux.

 

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