Su La Také, le groupe iconique du bassiste Etienne Mbappé était de retour sur scène ce week-end au Baiser Salé. La fusion unique entre jazz rock et Cameroun a vu le jour il y a déjà plus de vingt ans, et plusieurs albums mémorables ont jalonné son existence. Prolifique s’il en est, Etienne avait ensuite multiplié les projets et les collaborations, avec John McLaughlin par exemple, avec son groupe les Prophets, récemment en duo de basse avec son prodige de fils, Swaéli… Bref, Su La Také avait un peu disparu des radars. Sauf que… il ne peut pas simplement comme ça, d’un revers de la main, balayer cette musique qui plonge au plus profond de son identité, de ses tripes, de son histoire, et qui procure en règle générale , un bonheur communicatif.
Donc Su La Také est revenu. Etienne a d’abord appelé la patronne, Cate Petit, qui fait partie intégrante de l’identité de Su La Také depuis l’origine, tant par la voix, la danse que par sa complicité. Cédric Baud fait aussi partie des incontournables du projet, quasiment depuis les débuts, et la richesse de son apport musical n’est plus à démontrer. Pour ces deux soirées au Baiser Salé, Etienne a fait monter à l’étage Tiss Rodriguez, pour tenir la batterie. Le batteur “maison” en grande forme, revient tout juste d’une résidence à la Villa Albertine de la Nouvelle Orléans. Et puis, Etienne a aussi le chic pour dénicher les jeunes talents que personne n’a encore entendu. Il y a vingt ans, il propulsait les frères Jim et John Grandcamp, découverts par hasard dans le métro. Cette fois-ci, c’est au CNSM – mais à travers les réseaux sociaux du moment, qu’il a repéré Darius Moglia (sax) et son frère Gaspard (trombone) qui à eux deux ne pèsent même pas quarante ans. Comme chacun sait, la valeur, n’attend pas le nombre des années. Démonstration éclatante.
Et donc ainsi, Su La Také est de nouveau sur les rails et n’a rien perdu de sa verve. N’auraient été les banquettes un peu contraintes du Baiser Salé, tout le monde aurait certainement dansé toute la soirée ! Etienne espère bien continuer à refaire tourner la formation, et pourquoi pas lui écrire de nouvelles compositions. Nous ne pouvons que fortement appuyer l’idée ! Quelques photos…