Né à Paris en 1961, Rico Toto passe une enfance heureuse chez ses grands-parents à Marie-Galante. A l’âge de 9 ans, il fait une rencontre qui marquera le début de son appétence musicale: le groupe « Passon’s » avec José Manclière (batt.), Jaques-Marie Basses (synth.), Patrick Jean-Marie (clav.), Jacques Loyson (b.), Joël et Patrick Nankin (gwoka et perc.). Cette formation, qui s’installe à Grand-Bourg chaque “grandes vacances” distille une musique d’avant garde que le jeune novice n’est pas prêt d’oublier. Rico suit le groupe dans ses tournées à Marie-Galante, observe et écoute avec beaucoup de sérieux les musiciens et la musique. Après les répétitions, il essaie chaque instrument et c’est ainsi que sa passion pour la musique prend forme. Il s’initie dés lors aux percussions traditionnelles en écoutant les rares groupes de gwoka et de quadrille présents sur l’île, il pratique tant bien que mal avec des copains de classe. Il étudie ensuite la guitare acoustique et la batterie mais au fil des ans, c’est la basse électrique qu’il choisira pour évoluer au sein de diverses formations (Guy Conquête, Atika, Takouta, Astral Têt…).
Rico part ensuite étudier en Guadeloupe au Lycée de Baimbridge. Cette période est très formatrice car Rico rencontre de nombreux musiciens au Workshop de Grand-Camp, ancienne maternelle désaffectée gérée par des artistes locaux. On peut ainsi citer Vélo, Gillis, Patrick Jean-Marie, Rony Jean-Marie, le Gwakasoné, Luther François, I Three & Laloué Jah et de nombreuses expériences autour du gwoka…
Après avoir décroché son BAC Arts et Lettres, Rico quitte la Guadeloupe et s’installe à Paris en 1981. Il s’inscrit à l’Université de Saint-Denis pour étudier l’électro-acoustique, la musique électronique, l’ethnomusicologie et la musicothérapie. En parallèle de ses études, Rico joue beaucoup et on le retrouve ainsi au Festival de Berlin Ouest (1982 – percussions), ainsi qu’en tant que bassiste auprès de Full Men, Azikmen ou encore Mandingue Ka. Il s’attaque également aux musiques électroacoustiques (Voyage Onirique – 1983 – un album produit). Licence de musicologie en poche, il enseigne en Guadeloupe puis poursuit des études de Music Synthesis à Berklee College of Music (Boston). Il continue ensuite sur deux formations en ingénierie du son à l’Audio Institute of America (San Francisco) et au TRW- School of Recording Art (Ohio). De retour en France, il obtient un une Maîtrise en Musicologie et un D.E.A en Art de la scène et du spectacle option musique où il propose une analyse et une rediffusion du Poème électronique d’Edgard Varèse. L’ordinateur et le synthétiseur deviennent dès lors des instruments privilégiés pour la recherche et la composition.
En 1984, il crée XYZ en Guadeloupe, et donne des concerts de musiques électroniques et hybrides à Basse-Terre et aux Abymes. On le retrouve également aux synthétiseurs ou bien à la basse dans de nombreux groupes locaux, dont plusieurs formations de gospel (Laloue Jah, Banzil, Ezéchiel 37, JCB Groove, Mélodie). En 1989, il participe au Festag avec son groupe Koutoumba Sounds, basé sur la musique assistée par ordinateur. Le groupe participe l’année suivante au Festival de Jazz de RFO. C’est également à cette époque qu’il crée Moundjahka dont le premier album, “Fwa epi Sajes”, sort en 1993. C’est la concrétisation d’un concept de recherche sur les musiques hybrides et contemporaines, les recherches sur l’alternative tradition-modernité en Guadeloupe (Voir la présentation du groupe et du concept, à l’occasion de la sortie du deuxième album en 2006). Il accompagne également la formation de jazz fusion Loa et produit des arrangements pour Akiyo qui l’entraîne en tournée (Féria de Nîmes, Angoulême…). La liste de ses collaboration sur les quinze dernières années, est longue : Fatalita, Gospel Joy, Tri-O-Ka, Djep Mason’n, Sweet Sun, Owika, Balkouta… Rico Toto crée également des musiques d’accompagnement pour des campagnes publicitaires, des vidéos clip à caractère pédagogique, des courts métrages, des spectacles pour enfants et présentations de projets d’architecture (« Le Rap de la Lecture », « Moi esclave, jamais plus… », « Divine Haïti », « Zacaria et la maison magique »).
Parallèlement Rico Toto consacre une grande partie de son temps à la formation et à l’enseignement de la musique et plus particulièrement des musiques électroniques, dans les lycées et collèges de Guadeloupe, ainsi qu’au cours de nombreux stages et ateliers. En tant qu’ingénieur du son, on le retrouve aux côtés de nombreuses formations dont le quartet de Germain Cécé ou bien le projet de reggae/ragga Mix’Up 971, ou encore le chanteur de gospel contemporain, David Flessel. Il participe également à la sonorisation du Festival de Gwoka de Sainte-Anne. Depuis 1999, Rico Toto est basé à Paris, même s’il effectue de fréquents voyages aux Antilles.
Christophe Jenny – d’après le dossier de presse de Moundjahka
- La page MySpace de Rico Toto : http://www.myspace.com/moundjahkaband
- Le site officiel de Rico Toto : http://www.moundjahka.com/
Discographie
Rico Toto épi Moundjahka – 2006 – Moundjahka | |||
Gospel live – 2003 – Young Voices | |||
Tout ton amour – 2001 – David Flessel – Gospel contemporain – composition, arrangement et mixage | |||
Kouté – 1997 – Ezéchiel 37 – gospel | |||
Mix’Up 971 – 1996 – reggae, ragga-muffin’, rap – prise de son, basse élec. et mixage | |||
Mési pou sé ka la – 1996 – Tri-O-Ka – gospel-ka – acc. basse, prise de son, mixage. | |||
Istwa – 1996 – Ezéchiel 37 – gospel | |||
Andréa – 1996 – Germain Cécé Quartet, avec Vincent Quinsac, Manno Falla, Joseph Cazimir, Germain Cécé, Swanha Desvarieux / coordination technique et mixage, Rico Toto. | |||
Mouvans – 1993 | |||
Ronald – 1995 – Ezéchiel 37 – gospel | |||
Du premier voyage au retour à Ka – 1993 – Lukuber Séjor | |||
Mouvman – 1993 – Akiyo | |||
Fwa épi sajes – 1993 – Moundjahka | |||
Pa Pé – 1989 – Ezéchiel 37 – gospel |