Décès de Al Lirvat

19 juillet – Disparition – Une légende s’éteint. Al Lirvat, reconnu comme l’un des plus grands compositeurs de la Caraïbe, vient de nous quitter le 30 juin dernier à Paris. Pendant plus d’un demi-siècle, Albert dit « Al » Lirvat aura réalisé un parcours exemplaire, composant inlassablement des morceaux qui, aujourd’hui, sont des standards du patrimoine musical antillais. Né le 12 février 1916 à Pointe-à-Pitre, il a à peine 16 ans lorsqu’il compose « Touloulou » qui restera à jamais l’un des grands classiques du répertoire musical antillais. Débarqué à Paris en 1935 pour poursuivre ses études tout en continuant à jouer en amateur, il fait la connaissance du Martiniquais Pierre Louiss (le père d’Eddy Louiss), guitariste et amateur de jazz comme lui. En 1940, il intègre l’orchestre de Félix Valvert à la Boule Blanche, se met au trombone, au point d’être sacré, deux ans seulement après, meilleur trombone de France par le Hot Club de France. Plus tard, Al participe à la fondation du Hot Club Colonial qui se produit à la Salle Pleyel. C’est en écoutant Dizzy Gillespie que lui vient l’idée de la biguine Wabap inspirée du be-bop. En 1955, il prend la direction de l’orchestre de ce lieu mythique et la gardera jusqu’à sa fermeture en 1975. En 1969, il crée le « kalangué », deux temps d’after beat inspiré du jazz et deux temps de biguine. Au long de sa carrière, Al Lirvat a bien entendu collaboré avec les plus grands noms de la musique antillaise : Moune de Rivel, Sylvio Siobud, Emilien Antile, Alain Jean-Marie, Michel Sardaby, André Condouant… pour n’en citer que quelques uns. En 1983, toujours animé par la volonté de rénover et faire évoluer les rythmes antillais, Al crée la « biguine-ka » ou « béka » mélange de biguine et de mazurka. L’exceptionnelle longévité de sa carrière, l’immense richesse de son œuvre (qu’on estime aujourd’hui à plus de 300 compositions dont certaines encore inédites), lui ont valu de nombreuses distinctions. En 2002, le bassiste Eric Vincenot avait réalisé avec Al Lirvat, un album – « Wabap » évidemment – destiné à faire revivre cette musique toujours actuelle.

Le Bananier Bleu mettra prochainement en ligne une biographie plus exhaustive d’Al Lirvat.

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