Alain Candela – percussions
Biographie
Alain Candela Delos est le neveu de Joseph Mocka, musicien d’El Calderon depuis 1958. Ce sera la première influence d’Alain Candela Delos. Mais son premier contact avec une organisation orchestrale aura lieu en 1965 avec le groupe Antilles Jazz d’Albert Laurencin.
En août 1966, Alain Candela Delos part pour la métropole. C’est l’époque de Los Matécoco, Ben et sa Tumba, Gonzalo Fernandez, los Négros. Alain participe à l’aventure avec comme nutriment principal les Jam Sessions parisiennes. On le retrouve dans le Conjunto Chungo composé d’Henri Guédon, de Jojo Grokavla, Daniel Misène, Carlos Bartouche et dirigé par Georges Pastel. Il fait également son entrée dans le Conjunto Combo du martiniquais Serge Sifflet (Pito Sergio). On l’entend également dans les clubs parisiens à la mode : l’Escale, la Chapelle des Lombards… Les rythmes du moment sont alors le mambo, et la nouvelle pachanga de Cuba que l’on avait rebaptisée charanga.
Pendant la fin des années 60, Alain Candela intègre le nouveau Antilles-Jazz sous la direction musicale de Roland Yéyé. Il enregistre avec Henri Guédon pour la 2ème chaine de TV française Antenne 2 à l’époque. C’est véritablement au début des années 70 qu’Alain Candela choisit ses instruments de prédilection : tout d’abord les timbales (paila cubana), la grosse caisse, puis les tumbadoras (ou congas) et le bongo et bien évidement le timbalito. Sa permanence à Paris comme travailleur, lui fait rencontrer tous les grands musiciens, compositeurs et arrangeurs de passage et l’amène à voyager dans le reste de l’Europe. Il joue la musique traditionnelle de New-York qui enfin touche les rivages européens, la salsa.
Entre 1973 et 1975, Alain Candela rencontre Raul Zequeira, joue avec Joby Dendelé et Raymond Lefèvre dans l’émission de Guy Lux “Palmares des Chansons”. En 1977, il participe au développement de la musique progressive dans le SREL (Synchro Rythmic Eclectic Language) de Louis Xavier qui intégrait le musicologue ghanéen Jo Maka (soprano et baryton saxophones) et plus tard Alain Jean-Marie. En 1978 / 1979, on le retrouve à France-Musique, sous l’égide de Pierre Lattes, où il accompagne en studio les musiciens de passage à Paris. Pierre Goldman baroudeur musical et journaliste à ses heures lui sert d’interface avec la formation qui dominait la scène new-yorkaise, La Tipica ‘ 73. Il joue avec eux à la Villette avec comme invité spécial Cheo Feliciano. En 1979, le grand Sonéro panaméen Camilo Azuquita, déjà chanteur du leader porto ricain Rafael Cortijo, le choisit comme timbalero. Candela, qui porte bien son nom d’artiste, se produira deux années durant à la Chapelle des Lombards, ce qui lui donnera l’assurance requise pour accompagner l’un des plus grands joueurs de congas toujours en exercice, le Cubain Carlos Patato Valdes pendant un an.
Les années 80 commencent avec une rencontre qui le marquera, puisque Tito Puente, de passage à Paris avec le Latin Jazz Ensemble, lui fait don de son timbalito personnel. C’est aussi à cette époque qu’il fait une expérience avec Los Salseros dont il prend la direction musicale. Il rencontre également Claude François à cette période. Il est demandé régulièrement en studio, joue avec Manu Dibango. Avec talent, il se confronte en saine émulation avec les grandes stars de la musique latine de New-York : Roberto Torres, Willie Colon, le flutiste et violoniste cubain Pupi Llegaretta, le célèbre arrangeur et saxophoniste-flutiste panaméen Mauricio Smith, l’arrangeur José Madera, le timbaléro Nicky Marrero, sans oublier l’un des tout premiers contrebassistes de nos musiques afro-caribéennes, Joe Santiago.
En 1983, de retour en Guadeloupe, il organise le dimanche dès juillet 1983 des Jam Sessions au Fort Delgrès. Pour la Sainte-cécile de 1983, il formeavec 18 musiciens, le Son Antillano. Il commence également à former des percussionnistes à Basse-Terre.L’année suivante il crée le “Alain Délos Percussion” avec 21 musiciens, dont 17 percussionnistes, 2 trompettes, 1 trombone, 1 saxophone, sans basse ni piano. Par ailleurs, il se passionne pour la musique de rue jouée à base de bidons en plastique et en propose de nouveaux développements (voir plus bas le projet Plastic Symphonie en 1999). Son ami Patrick Cherdieu dit Bòbòf baptise cette musique, mizik Bwaval, dont les plus illustres interprètes sont aujourd’hui les groupes Kalson All Stars, Karmelo et Magma. Bobof et Candela poursuivent ensemble un travail de recherche sur la mizik Bwaval dont ils souhaiteraient qu’à l’instar du gwoka, elle dispose de son propre répertoire rythmique. Le système multi-tonal de 7 bidons en plastique qu’utilise Candela, conçu par Bòbòf, a dorénavant son grand frère composé de 11 bidons joués sur pieds que le public découvrira prochainement dans la nouvelle version de Plastic Symphonie. En 1985, il a l’heureuse idée de monter son groupe fétiche, Salsa’K (9 musiciens). Le groupe est composé pour l’essentiel de ses propres élèves. Il jouera jusqu’en 1989. 1985 sera l’année du grand millésime de Salsa’K. A la fin des années 80, il prête son concours à Ray Barreto lors de deux prestations à Gosier. et joue plutôt en free-lance.
De 1990 à 1992, Alain Candela fait partie du groupe Kriyolio. Leur disque sort en 1992. En mai 1997, c’est la création du “Candela Quintet”. Alain Candela continue à faire des gigs latin-jazz avec Roland Louis. Pour renouer avec son sentiment afro-cubain, il joue avec Juan Pablo Torres, le tromboniste cubain de la nouvelle génération qui fut directeur du groupe Algo Nuevo et surtout des Areito All Stars en 1980 à Cuba. Il joue une année durant avec le groupe Ka-o-Ka. En 1999, il revient à son terreau privilégié, le Carnaval, avec le groupe Plastic Symphonie. C’est l’association des groupes Kalson All Stars, Waka et Karmelo. En tout, 70 musiciens sont sous sa direction musicale. Cette même année, Alain Candela monte la deuxième version de Salsa’K, avec 7 musiciens (2 claviers, une basse et 4 percussionnistes). En 2001 il tente d’en renouveler l’expérience. L’aventure durera trois ans.
En 2001 / 2002, Alain Candela joue avec Juan Alberto Castellanos, trompettiste cubain installé en Guadeloupe, et son groupe MellySon. On le retrouve également au sein du groupe de salsa GwadaSon. Fin 2003, il est sur la scène du Festival de Jazz de Pointe-à-Pitre avec la formation Kéradance de Roland Louis. En 2004, Alain Candela se consacre à la création d’une fresque musicale à l’occasion de 15ème anniversaire du groupe Voukoum : de la salsa avec piano, basse, bidons en plastique, mélangée à la musique gwo siwo de Voukoum. Aujourd’hui il joue entre autre avec le pianiste Roland Louis.
Autres informations
Suite à la soirée Sainte-Cécile du 22 novembre 2004 autour d’Alain Candela Delos, et pour mieux connaître ce maître guadeloupéen des percussions afro-cubaines, l’Espace Musique de la Médiathèque Caraïbe vous propose en consultation sur place et en exclusivité :
- le DVD de ses meilleurs concerts (dont la fresque musicale qu’il a créée en février 2004 pour les 15 ans de Voukoum). sur grand écran,
- un panorama photographique de son parcours musical de 1965 à aujourd’hui, sur grand écran,
- l’essentiel de sa discographie, disques vinyles et disques compacts,
- le lien vers l’enregistrement audio de la conférence donnée à son sujet à Lameca en 2004 : http://www.lameca.org/conferences-audio/alain-candela-delos/