Il y a cinquante ans, Jean-Louis Benoit publiait cet album Pentacostal Feeling, qui tombe donc à pic en ce Lundi de Pentecôte. Jean-Louis Benoit, dîtes-vous, mais de qui donc s’agit-il ? Mais de l’organiste Lou Bennett, voyons. Martiniquais par son père, Lou Bennett est plutôt étiqueté en général organiste américain. Né en 1926 à Philadelphie, il est élevé par son grand-père maternel, pasteur dans le Maryland, et initié à l’harmonium et au piano par sa grand-mère. Au départ, ses influences majeures sont Wild Bill Davis et Jimmy Smith (évidemment ?), mais il s’en écartera progressivement, rendant son jeu plus personnel. C’est au début des années 60 qu’il s’installe à Paris et joue dans les clubs de la capitale. Il jouera avec Kenny Clarke, Jimmy Gourley, René Thomas, Philip Catherine, et surtout aussi André Condouant. Plus tard il aura également Eddy Louiss comme élève. En 1975 Lou Bennett ouvre son propre club de jazz, puis s’attelle à la fabrication d’un orgue, la “Bennett Machine”, destinée à permettre à son utilisateur de disposer d’un véritable orchestre sous les doigts. Pentacostal Feeling est un album assez jouissif, paru donc en 1966, et où l’on retrouve justement René Thomas, Kenny Clarke, ainsi que Donald Byrd aux cuivres. L’album a été réédité en 2001 dans la série Jazz in Paris. Lou Bennett s’est éteint en 1997 à Paris.