[Abracadabra in jazz] To be hip, or not to be hip, that is the question

Que l’on ne fasse pas d’erreur de vision à ce propos !

Le jazz est une musique de combat contre la contingence et le conformisme, quelque soit le lieu et les situations où ils règnent.

Reflet culturel d’un groupe clairement défini ethniquement, socialement, au ban de la société. Seul recours pour survivre dans cette situation et ces conditions défavorables est celui, nécessaire, au masque, au fuyant, au non-dit et à la ruse. Elémentaire comportement pour durer, savoir regarder et voir l’autre sans se tromper, évaluer les situations avec flair et savoir que l’on joue à tout moment son existence et que si on joue mal on sera perdu.

De cette attitude philosophique de l’autre et du milieu est né une approche de comportement dit « in » et en bon slang « hip ». Celui à qui on ne la fait pas, dans le coup, branché et non « square ». Tous les musiciens de jazz ont cette philosophie en eux et multipliée par dix, car être un artiste dans cette jungle imposée relève encore plus de la provocation insensée.

Cette attitude dite « hip », on peut la reconnaître chez Miles Davis où elle sera magnifiée par la conscience d’être d’un milieu bourgeois ayant accès au savoir et à une puissance financière relative. Hip tout en venant du monde afroaméricain couvre tout l’univers de relations entre le jazz et son vaste public. Relation amour / haine, constamment jouée et déjouée.

Pour en savoir plus et se brancher nous suggérons quelques cailloux du petit poucet .

Tout d’abord lire Jack Kerouac “On the road”. Décortiquer Norman Mailer “Hipsters” et particulièrement “the White Negro”. D’un auteur chanteur doué, du nom de Ben Sidran, il faut lire dans “Black Talk”, extraordinaire analyse du vécu jazzistique, le chapitre “The evolution of the Black Underground 1930-1947” et “Black Visibility 1940-1969”, qui rendent claire la conscience culturelle et sociale des musiciens de jazz.

A écouter Chet Baker, Miles Davis, Lester Young, Billie Holiday, le chanteur Babs Gonzales, le plus hip de tous.
Mais si ici il est indiqué les potos-mitans du Hip, on trouvera toujours chez tous les jazzmen cette vertu de la dérision orgueilleuse hautement marginale.

Savoir que le mot Hip a dérivé vers le mot hippie qui a été l’attitude de contestation du système d’une grande partie de la jeunesse blanche américaine dans les années 60 à 70. La marginalité de la culture afroaméricaine est un constant ferment de jouvence culturelle et de renouveau de la société américaine. Le jazz est un moteur souterrain et ardent à cette dynamique humaine. Le pratiquer implique l’engagement sous une forme ou une autre, à un regard satirique ou critique sur le monde. Peu importent le lieu et la situation. La lutte pour exister est impérieuse. Le musicien de jazz et autre musique afro-américaine est un guerrier qui lutte pour exister dans une société cruelle et injuste envers lui et qui lui nie tout rôle majeur dans sa destinée.

Hip ou autre forme de réaction n’est qu’une forme de stratégie de combat.

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