[Abracadabra in jazz] Perles suspendues au fil de la mémoire

L’écoute de quelques musiciens locaux qui s’écartent tant bien que mal des données folkloriques, est relativement décevante car ils se ferment ou ignorent les chemins actuellement parcourus de la musique contemporaine qui pourraient leur ouvrir des horizons insoupçonnés. Le funk ou la soul et encore moins la salsa, c’est mort, ou de la musique récréative pour noctambules.

Ailleurs le monde de la musique est foisonnant et riche de créations tous azimuts. Citer les lieux où les choses s’expérimentent et se font serait fastidieux à énumérer ici. Un regard sur notre métropole est à ce propos enrichissant, et à détailler le programme du festival Banlieues Bleues, on voit que la musique est totale.

Seule la curiosité est le fil d’Ariane de cette connaissance indispensable au musicien. Déjà les lieux découverts par la musique classique contemporaine depuis le début du siècle dernier sont innombrables. Et encore plus tous les univers révélés par les minimalistes tels que Terry Riley et les explorations vers les musiques orientales et extrêmes orientales sont enrichissantes, ne serait-ce que pour la découverte et l’utilisation des données de son propre univers. C’est bien cette quête qui nous semble insuffisante ici alors que son caractère indispensable est impérieux. Il semblerait, à l’écoute de certains groupes actuels, que l’horizon s’élargit, et qu’ici et ailleurs on donne au son son empire. Un sax par ici, un trompettiste par-là et quelques pianistes ont la tête dans l’azur et nous apporteront le plaisir musical.

Quel lieu pourrait être cette forge où Vulcain délivrerait le feu sacré ?

Le Gwo-Ka ? A la lecture du site de la LAMECA (http://www.lameca.org/dossiers/gwoka) sur ce mode musical guadeloupéen discouru par des musiciens il faut avoir la lucidité de reconnaître que le discours le plus pertinent est celui de Neil Clarke, pourtant totalement étranger à ce style, étant percussionniste afro-américain de visite ici.

Les autres d’ici sont tristement sentimentaux et non critiques, encore moins analytiques. Ils sont ces discours sur et non dans le sujet. Le cœur est bien mais l’esprit c’est toujours mieux. La musique doit plaire mais il est important de comprendre pourquoi.

Pour l’instant cette musique qui vient de la part la plus authentique de ce pays gwada en est en sa jeunesse et sa structuration musicale se dessine vers une maturité affirmée.

Patience.

Luc


Bonus track

Davis électrique : ignorance ?


Est-ce notre faute d’avoir de mauvaises oreilles ou est-ce notre cerveau qui refuse la nouveauté ?Mais voir ici l’ignorance de cette donne musicale de Miles qui nous concerne ici à plus d’un titre est déconcertante. Car la lecture de cette proposition de Miles est à notre portée car elle est modale et atonale sur le plan mélodique, qui sont les poto-mitans des musiques afro-caribéennes et du Gwo-Ka entre autres.

Quel est ce refus de se rendre cette musique une des plus proches de nous ? Est-ce que c’est parce qu’elle exprime une liberté qui nous angoisse et que nous nous refusons ? De l’audace toujours de l’audace voilà ce que la musique exige.

Ecouter tout Miles électrique est le meilleur catéchisme.

Luc.

1 réflexion sur “[Abracadabra in jazz] Perles suspendues au fil de la mémoire”

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