Le Carib’In Jazz investit l’Olympia pour une seconde édition qui promet certainement d’être une confirmation du souhait exprimé par Nathalie Fanfant et Philippe Lavil, ses initiateurs, l’an dernier : créer au coeur de Paris un évènement jazz caribéen de dimension internationale, doté de moyens exceptionnels, le tout au sein d’un lieu mythique. Le compte y sera, pour la nouvelle édition. La programmation, unique : Alain Jean-Marie Trio, Omar Sosa, Jacques Schwarz-Bart, Ultramarine, Fal Frett, Mizikopéyi, Meddy Gerville…
Il fallait un écrin à la mesure de cette grande fête du jazz caribéen à Paris. Quel autre endroit que l’Olympia, le music-hall qui fait battre le cœur de tous les artistes du monde rêvant de se produire à Paris ? Le partenariat avec cet antre de toutes les musiques se renforce même cette année puisque la direction de l’Olympia a souhaité s’impliquer plus qu’avant encore dans l’organisation du Carib’In Jazz en devenant le coproducteur. Incontestablement un signe clair de reconnaissance du Carib’In Jazz comme vecteur d’ouverture musicale et de qualité artistique. Les moyens, exceptionnels pour ce type d’évènement garantissent assurément sa réussite. Une année entière de travail, un budget conséquent, un staff de 50 personnes au service de 60 musiciens et garants du bonheur visuel et musical de 1500 mélomanes qui ont chaque soir investi l’Olympia au cours de la première édition qui s’est tenue les 30 et 31 janvier dernier. Nul besoin de dire que cet évènement musical en plein cœur de la capitale, pour sa deuxième édition, a déjà valeur d’institution.
Le jazz caribéen le méritait. Cette musique singulière, au croisement d’influences et de racines si diverses, recèle la magie des échanges intenses, des croisements mystérieux, des amours entretenues quelquefois secrètement entre les peuples, nombreux, qui se sont rencontrés dans cette partie du monde. Qu’on l’appelle jazz caribéen ou latin jazz dans le monde anglo saxon, c’est toujours cette fusion syncrétique du jazz de la Nouvelle Orléans avec les musiques des îles des Antilles que l’on désigne. Chacune de ces îles a, de par son histoire, développé ses propres variations de ce jazz, qu’il provienne « des champs de canne ou de coton », pour citer Guy Konket.
Les musiques caribéennes sont ainsi faites de variations infinies sur les thèmes du métissage, du multilinguisme et de la créolisation. Connectées à la mondialité mais ancrées dans leurs réalités propres, elles se sont fait une place unanimement reconnue dans la « sono mondiale », bien loin du simple mimétisme du grand frère américain. En effet, au panthéon du jazz caribéen trouvent leur place aussi bien les américains Louis Armstrong ou Sydney Bechet que le guadeloupéen Al Lirvat ou le cubain Chano Pozo. C’est à cette expérience singulière, à cette combinaison unique, à cette énergie qui promet d’être quasi tellurique que nous convient l’association Maditerra et l’Olympia les 23 & 24 janvier 2010. Le programme est le suivant :
Samedi 23 janvier
- 18h00 Alain Jean-Marie trio
- 19h00 Trio sol
- 19h15 Jacques Schwarz-bart
- 20h15 Tricia Evy trio
- 20h45 Fal frett
- 22h30 Andy Narell-Relator
Dimanche 24 Janvier
- 17h00 Chyco Simeon
- 17h45 Meddy Gerville
- 18h45 Trio sol
- 19h00 Omar Sosa
- 20h30 Tricia Evy trio
- 21h00 Ultramarine
- 22h45 Mizikopeyi
Après cette présentation un peu formelle, le Bananier bleu se permet quelques remarques plus personnelles… Tout d’abord nous saluons avec force l’entreprise et sa réussite. Le pari était plus que risqué en 2009. Il a été relevé et reconduit ! Chapeau les gars (désolé Nathalie…) ! Beaucoup de noms d’artistes vous sont probablement déjà connus. Nous n’y reviendrons donc pas. Mais c’est avec grand plaisir que nous voyons arriver sur scène le bassiste Chyco Simeon – dont le troisième album est à sortir très prochainement. Vous devriez grandement apprécier. Nous avons également eu la chance d’écouter Tricia Evy en Guadeloupe lors du Festival IlôJazz – voir le reportage sur le sujet sur le Bb – et c’est une voix à suivre désormais. Le pianiste réunionnais Meddy Gerville fait également partie de ces révélations récentes qui méritent une attention particulière. Enfin, au rayon des gros coups, la reformation d’Ultramarine, groupe mythique du jazz fusion tropicale des années 80/90, alors aussi célèbre et important que Sixun dans l’histoire de ces musiques, devrait être hautement jouissive ! Pour retrouver toute l’info là-dessus, rendez-vous sur la page MySpace du Festival : http://www.myspace.com/caribinjazz