Le violoncelliste sud-africain Abel Selaocoe s’est révélé en 2022, à seulement trente ans, avec Where Is Home. Ce premier album brouillait déjà avec brio les codes et les pistes, mêlant musique baroque, racines zouloues et jazz, en créant une fusion aussi innovante que déroutante — et profondément jouissive. Début 2025, il sort Hymns of Bantu, un deuxième opus qui pousse plus loin l’exploration de son univers multiculturel. Dans Hymns of Bantu, Selaocoe signe à nouveau la plupart des morceaux. Il y mêle les grands noms du baroque à des sonorités africaines, rappelant l’esprit du projet Lambarena, inspiré par la vie d’Albert Schweitzer au Gabon. Issu d’une formation classique, Abel Selaocoe puise aussi son inspiration dans les rythmes de l’Afrique et l’improvisation, qu’il intègre avec une modernité frappante. Selaocoe fait résonner les chants gutturaux traditionnels qui se mêlent à la fugue, soulignant l’universalité de la musique sous toutes ses formes. Puis, il reprend l’archet pour une sublime sarabande de Bach, accompagnée par le Manchester Collective. Seul au violoncelle, il célèbre les peuples bantous en reprenant Les Voix Humaines de Marin Marais. Le résultat est une fusion d’une naturalité confondante. La danse n’est jamais très loin, qui s’invite au rythme des percussions sur Takamba. Enfin, Abel Selaocoe propose sa vision personnelle de la musique contemporaine, moderne et universelle, en interprétant un concerto du violoncelliste sicilien Giovanni Sollima, embrassant toutes les diversités. Avec Hymns of Bantu, Abel Selaocoe confirme son talent pour transcender les frontières musicales, offrant une belle œuvre, à la fois ancrée et résolument ouverte sur le monde.
