Comme c’est presque désormais la tradition, l’année se finit en beauté et en jazz en Guadeloupe avec le festival ÎlOJazz, sous l’égide de la communauté de communes de Pointe-à-Pitre / Abymes, Cap Excellence. 2011 ne déroge pas à la chose et cette édition mêle avec bonheur artistes antillais et internationaux. Le programme des concerts est détaillé ci-dessous.
Scène afro-caribéenne – Vendredi 16 décembre au Centre Culturel Sonis
C’est le guitariste Jean-Christophe Maillard qui ouvrira l’édition 2011 du Festival ÎlOJazz. Enfant de la Guadeloupe, il s’est imprégné de tous les courants musicaux de la Caraïbe, des déferlements des musiques de Carnavals aux grondements des tambours Gwo-ka. Surnommé «Mbutu» (inspiré du mot créole «boutou» qui signifie «le bâton»), ses collaborations sont d’abord tournées vers la Caraïbe avec Kassav, Patrick Saint-Eloi, Tanya Saint-Val, Mario Canonge, Beethova Obas, puis vers l’Afrique avec Angélique Kidjo, Touré Kunda ou Koffi Olomidé. Son premier album solo «Ka suite» est une musique engagée et novatrice. Son retour en Guadeloupe est très attendu ! Concert à 19h.
Surnommé affectueusement “le Petit Prince” par ses amis de l’Orchestre National de Barbès, Karim Ziad est issu d’une famille de mélomanes. La musique a donc, toujours eu une place importante dans la vie du musicien, qui a collaboré avec de nombreux artistes tels que Cheb Mami, Nguyen Lê ou encore Joe Zawinul… En perpétuant la musique ancestrale des Gnawas, importée il y a trois siècles de l’Afrique noire au Maroc, Karim Ziad, a su se forger depuis près de 20 ans, une personnalité musicale et saisir au mieux l’importance de connaître ses origines, sa culture et donc sa musique pour développer son propre style. Il sera sur la scène d’ÎlOJazz à 20h.
Enfin, la soirée finira en beauté avec le concert du saxophoniste Jacques Schwarz-Bart qui viendra présenter son projet Jazz Racine Haïti. Pour ce retour aux sources, il est accompagné par Erol Josué, issu des profondeurs mystiques du vaudou haïtien – qui sait aussi irradier les dance-floors électros avec l’énergie et l’éloquence des prêcheurs îliens. Cet artiste est pluriel : chanteur, compositeur, danseur, chorégraphe et… prêtre vaudou. Il navigue entre Port-au-Prince et New-York et évolue aux confins de la transe où sa voix dorée irrigue les territoires enchantés de la House music, de l’afro-beat ainsi que des plages hypnotiques des antiques chants sacrés haïtiens.
Scène Caribbean urban jazz – Samedi 17 décembre à l’Université Antilles Guyane / Campus de Fouillole
Le jeune contrebassiste Claudel Atride est un musicien guadeloupéen, originaire de la commune de Morne-à-l’Eau. L’artiste propose une musique atypique dans le paysage musical local car son concept est basé sur un mélange de rap et de jazz chanté en créole. Deux jeunes rappeurs « underground » du nord Grande-Terre, Alto et Killer MC, l’accompagneront pour l’occasion, afin que le public découvre son concept intitulé Rap Jazz qui est aussi le nom de son album, publié il y a quelques mois. Un mélange musical à découvrir en ouverture de cette seconde soirée.
Investir les rythmes martiniquais en les confrontant à la modernité, au jazz, c’est ce que fait Bwakoré, et dans ce domaine c’est l’un des meilleurs crus, avec des musiciens au service d’un même idéal, d’un son. Refusant la facilité, ce groupe mène une action militante avec un répertoire de qualité. Leur unique album, sorti en 2003, remporta quatre prix SACEM. Salué par la critique notamment au Barbados Jazz festival en 2010, le groupe Bwakoré a – enfin ! – dévoilé son futur opus au Martinique Jazz Festival, et c’est aujourd’hui au tour de la Guadeloupe d’en profiter.
Vers le début des années 90, un son novateur a soufflé depuis la Grande-Bretagne avec les premières sorties libellées Acid Jazz, qui ont permis de faire s’entrechoquer le jazz avec l’énergie héritée des raves parties. Incognito est surtout l’incarnation de son fondateur Jean-Paul Maunick, surnommé «Bluey». Originaire de l’île Maurice, l’artiste écume les scènes anglaises et forme le groupe Incognito qui publie son 1er album nommé Jazz Funk en 1981. Un funk chic et soyeux est la marque de fabrique du groupe Incognito, qui se produira pour la première fois sur nos scènes guadeloupéennes. L’une des idées les plus absurdes du moment serait de rater ce final d’apothéose !
Scène internationale – Dimanche 18 décembre sur la Place de la Victoire
Leedyah Barlagne ne se destinait pas à la musique. Ce n’est qu’après un cursus universitaire en psychologie qu’elle est peu à peu appelée par la musique. Dès lors, on la retrouve en tant que choriste auprès de nombreux artistes guadeloupéens tels que Rony Théophile, Kafé, Yannick Cabrion… En 2003, elle est repérée par Dominik Coco et intègre sa formation, ce qui marque un tournant dans sa carrière. Le Leedyah Barlagne Project s’inscrit dans le cadre de la « Carte blanche » offerte par le festival ÎlOJazz à un artiste de la Guadeloupe sous la direction musicale d’un grand musicien international… Vous découvrirez Leedyah Barlagne telle que vous ne l’avez jamais vue !
Marraine de la 3ème édition du Festival, elle succède à d’illustres artistes tels qu’Alain Jean-Marie (2009) et Rachelle Ferrell (2010). Sheila E. a débuté la musique à l’âge de trois ans en observant son père, le légendaire percussionniste Pete Escovedo. Depuis, elle s’est imposée comme l’une des plus talentueuses percussionnistes et interprètes du monde. Amie et ex-percussionniste/batteur de Prince, elle a également accompagné sur scène ou en studio, de nombreux artistes tels que George Duke, Herbie Hancock, Billy Cobham… Quelques années plus tard, on la retrouvera également aux côtés de Marvin Gaye, Diana Ross, Lionel Richie, Gloria Estefan, Babyface ou encore Patti Labelle. En 2010, Sheila E. a été nommée aux “Emmy Awards. Considérant la promotion de la musique et de l’éducation artistique comme des formes alternatives de traitement des enfants maltraités, elle est la co-fondatrice et la présidente du “Elevate Hope Foundation”, qui répond aux besoins des victimes d’abus.
Autour du Festival
Les Master Classes sont toujours des moments privilégiés de rencontre avec les artistes de la programmation. L’observation, l’écoute, la transmission des connaissances et des expériences permettent à chacun de se sensibiliser à une technique, d’améliorer ou de renforcer ses compétences par l’échange. Chaque année, des actions avec les publics sont mises en oeuvre, dans le cadre du Festival ÎlOJazz – Carrefour des Musiques Créoles, afin de permettre à chacun d’échanger avec les invités de chaque édition. Cette année, elles seront orchestrées par Bluey (incognito), Sheila E. et Erol Josué. Lors de la soirée « Jazz au cinéma » c’est le film « Around Midnight », de Bertrand Tavernier, et qui retrace un pan de vie parisien du saxophoniste Dexter Gordon, qui sera proposé au public. A noter également un karaoké Jazz, des conférences sur le thème de « Jazz et Festivals » et des rencontres avec les professionnels du secteur. Pour plus d’information sur ces dernières, rendez-vous sur le site de Gens de la Caraïbe
Merci Christophe ! On pil fos ! gwo bèl bo ! Jos