Muyiwa Kunnuji & Osemako : l’afrobeat en résidence

Muyiwa Kunnuji & Osemako

Avec Bro Hugh, le single sorti l’été dernier – dans les conditions difficiles que l’on sait, ce nouvel avant-goût de l’afro-classic beat de Muyiwa Kunnuji nous avait ouvert les papilles, dans l’attente de la suite. Comme d’habitude, rien ne se passe toujours exactement comme on l’aurait voulu, et le plan de départ a encore pris un peu de retard. Rien donc depuis août, et puis, en début de semaine, le téléphone a sonné, et c’est un Muyiwa débordant d’enthousiasme qui était à l’autre bout. Enfin, Osemako entrait en résidence pour peaufiner les dernier titres de cet acte II, attendu depuis déjà cinq ans ! Et ce vendredi, en très (très) petit comité, réglementation oblige, j’avais le privilège d’assister au concert de restitution, dans la salle du Théâtre Christian Ligier à Nîmes. Autant vous dire que je ne me suis pas fait prier deux fois pour venir écouter de la musique vivante ! Le trompettiste n’a rien perdu de son énergie, et il emmène avec lui un Osemako très nîmois (mais pas que), qui se frotte avec réussite à l’esprit fort de l’afrobeat made in Lagos. Derrière Muyiwa (tp, lead vcls & comp), on retrouve ainsi Julien Gimbert (b), Vincent Baurens (dms), Clément Pasanau (g), Jérôme Chalendard et Christophe Natale aux différents saxes, sans oublier le vibraphone amélioré de Tom Gareil, présent depuis Mo Juba-O et dont le son unique contribue certainement à l’originalité des arrangements. Le travail paie, et Osemako réchauffe d’emblée une salle d’autant plus compliquée à séduire qu’elle est vide ! Mais qu’à cela ne tienne, et si logiquement le premier titre est un poil crispé, cela ne dure pas. Muyiwa fait vivre les fondements de l’afrobeat, y mêle highlife et juju music, et toujours en y apportant une petite touche particulière – dans l’instrumentation, dans les arrangements – qui fonctionne à plein. En milieu de set, Bro Hugh, qui tourne déjà sur certaines playlists spécialisées, célèbre les grands disparus Hugh Masekela, Tony Allen, Manu Dibango et fond zulu music et afrobeat en un cocktail réjouissant. En trois quarts d’heure – et oui, le format showcase est court – on a eu le bonheur de plonger dans la transe du rythme, et le set s’achève sur une explosive reprise de J.J.D./Johnny Just Drop, l’un des standards de Fela lui-même. Prochaine étape, l’enregistrement de l’album, prévu le mois prochain, pour une sortie au plus vite, afin de pouvoir accrocher salles et festivals pour la saison 2021/2022. On a hâte.

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