Elisabeth Kontomanou était de passage en Guadeloupe, accompagnée du pianiste Laurent Courthaliac, invitée à participer au Festival Voix d’Ici et d’Ailleurs organisé par la ville de Baie-Mahault. Sous le préau de LaKasa transformé en jazz club intimiste, le duo a enchanté l’auditoire dans un concert en deux parties, partagé entre standards et compositions personnelles. Entre ballades et mid-tempo, la chanteuse a d’abord choisi de revisiter les grands interprètes du jazz, de Billie Holiday (I cover the waterfront) à Ray Charles (Georgia) en passant par Louis Armstrong, illustré – entre autres – par un “That’s for me” dans lequel perçaient les accents de Satchmo. Au piano, Laurent Courthaliac est tout à la fois discret, efficace et présent – une gageure qui traduit l’influence d’Alain Jean-Marie dont il a été l’élève – le meilleur pianiste français, dit-il. En deuxième partie de concert Elisabeth Kontomanou présente ses compositions personnelles, en particulier issues de son dernier album, “Brewin’ up the blues”, dont le morceau titre, en blues vigoureux, séduit le public. Plus tard, de sa voix chaude, elle attaque “Summertime”, un choix toujours dangereux tant il a été souvent interprété. L’énergie qu’elle y déploie finit dans une apothéose gospel qui rallie tous les suffrages. Elisabeth Kontomanou danse et joue sur scène, visiblement ravie d’être là, se laissant balancer par le piano d’un Laurent Courthaliac qui n’est définitivement pas ici un sideman, mais bien l’autre moitié du duo. Elle revient même pour un double rappel qui s’achève par une interprétation a cappella de “Sunny” – I love you… nous aussi !