IloJazz 2010 s’est ouvert le 3 décembre sur la scène de l’UAG à Fouillole. D’entrée de jeu, la diversité était à l’honneur, et le concept Vin Kouté Hip Hop a eu la lourde tâche de lancer les débats. Ils en furent d’ailleurs très fiers ! Même si le public était encore un peu clairsemé à cette heure précoce. Derrière eux, Fabrice Fanfant emmenait Sa Nou Yé. La jeune génération s’attaque ainsi au jazz caribéen, et c’était l’occasion de rassembler sur scène quelques jeunes talents trop rarement vus ensemble ces dernières années. Florence Vincenot, qui signe plusieurs compositions du groupe, Arnaud Dolmen et Malika Tyrolien – à qui la première partie du concert était consacrée – avaient ainsi fait le voyage. Côté Guadeloupe, on a retrouvé avec plaisir la voix de Nathalie Jeanlys, le saxophone d’Olivier Cafafa et la guitare de Jean-Marc Ajavon.
C’est Sixun qui clôturait la soirée, en forme d’apothéose. A peine assis derrière ses fûts, Paco Séry, fraichement débarqué de l’avion posait d’emblée le niveau du débat. Haut. Voire très haut, et les cinq autres n’avaient qu’à suivre ! Michel Alibo, très applaudi en tant qu’enfant du pays – ou presque – canalisait l’attention. Sixun a toujours eu une place variable, celle du percussionniste. Allez savoir pourquoi ? Toujours est-il que c’est Zé Luis Nascimento qui tenait la place avec un plaisir visible – et partagé. Sur essentiellement le répertoire de Palabre, leur dernier CD studio, Jean-Pierre Como, Louis Winsberg et Alain Debiossat s’en sont donné à cœur joie – voir la version haute en couleurs d’Essaouira. En ambianceur patenté, Paco Séry, à la sanza, entrainait ses collègues et la foule dans des battles mémorables. On regrettera simplement la courte durée du concert, ayant été bizarrement amputé de rappels qui n’attendaient pourtant que cela !