Fanga dessine son Kaléidoscope

Avec quasiment vingt ans d’existence, Fanga a depuis longtemps atteint l’âge de la maturité. Collectif plutôt que groupe à composition fixe, Fanga base sa musique et son engagement sur l’afrobeat et le militantisme de Fela, en l’ouvrant naturellement sur le jazz et le funk. De l’eau a coulé sous les ponts depuis Afrokalyptic sorti en 2003. Entretemps, les montpelliérains  ont su se faire remarquer aussi bien par l’omniprésent Gilles Peterson, que par les médias comme les regrettés Vibrations ou World Sound, ou encore FIP ou Radio Nova. Fanga est aujourd’hui reconnu sur la scène de l’afrobeat mondial où il a pu croiser les références que sont Seun Kuti, Antibalas, Ebo Taylor ou bien le Soul Jazz Orchestra. Depuis 2015, Fanga est de nouveau sur les routes et en studio. Toujours emmené par le charismatique Korbo, on y retrouve les piliers dont fait partie Séga Seck, batteur émérite, habitué de nos colonnes pour ses participations par exemple à la formation de Thurgot Théodat, ou bien à l’Afro Soul Gang d’Emmanuel Djob. Le collectif a renouvelé sa section de cuivres avec entre autres l’apport de Muyiwa Kunnuji, le dernier trompettiste de Fela, dont nous avons déjà parlé ici à l’occasion de la sortie de son album Mo Juba O, et venu en voisin, de sa Nîmes d’adoption. Surtout, Fanga vient de publier fin 2016 l’excellent Kaléidoscope – qui avait été précédé quelques mois plus tôt par la sortie de l’EP Soldiers.


Fanga : « Kaléidoscope »


Année : 2016
Label / Référence :
Personnel : Korbo, David Rekkab, Sega Seck, Eric Durand, Jea-François Meile, Loïc Mounier, Armel Courée, Martial Reverdy, Pascal Bouvier, Muyiwa Kunnuji, Julien Raulet, Sami Khalfoune. Guests : Emma Lamadji, Sir Jean
Titres
1- From Sheep To Sheep ; 2- Soldiers ; 3- I Want ; 4- Modern Man ; 5- Dji Nachon ; 6- An Kelen Yé ; 7- Kalo Ka Bon ; 8- Clocking Head ; 9- Compréhension

Kaléidoscope marque un retour à l’afrofunk pour Fanga, tout en préservant la diversité de ses influences puisées dans la richesse des traditions africaines, de l’Ethiopie au Burkina Faso en passant par le Niger ou le Togo. Du groove lent et lancinant de « Soldiers » à l’électro-beat de « Modern Man », on s’immerge irrésistiblement dans cette transe africaine, mâtinée de jazz et de funk. L’ombre de Fela plane sur l’album, et transparait çà et là, comme dans cet « I Want » – guitares reines et chorus de l’excellent Jean-François Meile – et où les accents pidgins du griot Sir Jean nous replongent au cœur de Lagos.  Section de cuivres omniprésente aux riffs affutés, claviers entre orgue et synthé, basse lourde et rythmique funk, la musique est toujours chaleureuse et le charisme de Korbo nous tient en haleine du début à la fin de l’album. On retrouve également sur Kaléidoscope, la chanteuse Emma Lamadji qui porte son concours à un « An Kelen Yé » aux accents parfois nord-africains. Bref, Fanga démontre encore une fois avec Kaléidoscope, qu’il est une des valeurs sûres de l’afrobeat made in France et rivalise sans peine avec la crème de l’international dans ce domaine. Un disque à mettre entre toutes les mains, et surtout, entre toutes les oreilles. Alors, ne manquez pas, dans un mois pile, le concert de Fanga au New Morning, pour officialiser la sortie de Kaléidoscope ! Une très belle fête en perspective.

Concert au New Morning / 7-9 rue des Petites Ecuries – 75010 Paris / Mardi 07 mars 2017 – 20h00. / Billets en vente sur Digitick 

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