Rien de caribéen, mais tout de créole tout de même. Julie Saury – rencontrée dans ces colonnes il y a déjà bien longtemps à l’occasion du concert du Ladies Quartet de Rhoda Scott au Festival de Jazz de Pointe-à-Pitre – Julie Saury donc, travaillait depuis quelques années à un projet musical qui lui tenait particulièrement à cœur, celui de célébrer la musique de son père, le clarinettiste Maxim Saury, l’un des piliers du jazz New Orleans à Paris au sortir de la seconde guerre. A l’époque, il joue entre autres avec Claude Bolling, Claude Luter, Sydney Bechet… et plus tard, transmet à sa fille l’amour de la musique et du jazz en particulier. Après sa disparition en 2012, Julie Saury s’est donc attachée à ce projet, “For Maxim – A Jazz Love Story”, qui vient de voir le jour sous forme de CD et de vinyle. J’avais reçu l’album en janvier dernier – financé par crowdfunding à la fin de l’année dernière, et voici ce que j’avais écrit sur le coup – qui méritait à mon avis, une petite brève sur le Bananier bleu :
“MAIS QUEL PIED !!!
Bon, il n’en faut pas beaucoup pour que des effluves de la Nouvelle Orléans me transportent. Mais le ravalement de façade imposé par l’équipe de Julie est particulièrement intelligent, rajeunissant tout en préservant l’esprit et la tradition. Écoutez le charleston sauce bop de Dinah, le modernisme de Sweet Georgia Brown ou les détournements rythmiques de Basin Street Blues… Il y a aussi la voix de Shannon Barnett – qui a parfois des accents de Laurence Saltiel. Je ne vais tout passer en revue, mais les musiciens sont formidables (ah, le piano de Philippe Milanta !). Amusant aussi, cette différence d’impression entre le vinyle – légèrement plus traditionnel, mais ça lui colle très bien – et le CD, avec des playlists en partie différentes. Bref, you made my day, Julie ! Merci.”