Cela faisait déjà quelques mois que j’attendais (impatiemment) l’occasion d’écouter Mélissa Laveaux. La chanteuse haïtienne est précédée d’une réputation qui grandit à vue d’œil ces derniers temps, et il était donc urgent de faire quelque chose. L’occasion vient de se présenter lors du concert de clôture du Festival Radio France Occitanie Montpellier 2018, et de la soirée FIP dont la tête d’affiche était Seun Kuti. Mais pour débuter la soirée, c’est Mélissa Laveaux qui ouvrait le bal sur la scène de l’amphithéâtre d’O. Pour l’occasion, l’avant-scène avait été démonté pour laisser place à la piscine, rapidement envahie par les danseurs. Et c’est en trio, guitare en bandoulière, que Mélissa Laveaux a donné le feu vert, accompagnée d’Élise Blanchard (b) et Martin Wangermée (dms). Je m’étais imposé de ne rien écouter au préalable pour laisser la surprise opérer. Objectif pleinement atteint avec ce bouillonnant folk rock caribéen qui déborde d’énergie. Mélissa chante en créole ses racines haïtiennes, mélange rythmes vaudous et rock, et invente une nouvelle déclinaison de la mizik rasin. Son chant peut être doux mais aussi puissant lorsqu’il faut dénoncer les injustices et les souffrances. « Les chanteuses haïtiennes sont rock cette année, parce qu’elles sont en colère, et qu’elles ont des choses à dire » me confie Mélissa, en clin d’œil au dernier album de Moonlight Benjamin dont nous avons récemment parlé ici. Sur scène, Mélissa reprend le répertoire de son dernier album, Radyo Siwèl, sorti chez No Format en début d’année. C’est une musique de combat, porteuse d’énergie positive et d’espoir, sous l’aile protectrice de Papa Legba. Et un disque à se procurer sans hésiter ! Ah, et au fait, Mélissa Laveaux et Moonlight Benjamin sont programmées toutes les deux ce dimanche au WOMAD UK. Au cas où…
Quelques photos…