Raymond d’Huy – basse
Biographie
Musicien et auteur-compositeur, né à Pointe-à-Pitre en 1962, Raymond d’Huy est d’abord initié à la guitare par son frère Philippe dès l’age de sept ans et n’opte définitivement pour la basse – qu’il apprend en autodidacte – qu’à l’âge de seize ans, époque à laquelle il devient déjà professionnel. Marqué par ses débuts à la guitare, Raymond d’Huy varie les plaisirs en jouant de différentes guitares basses de 4, 5 ou 6 cordes, et parfois de la contrebasse.
En 1978, première expérience de studio, il part pour Paris, enregistrer sur l’album de son frère Philippe qui est consacré cette année-là “Prix International de la jeune chanson”. Il rencontre quelques grands musiciens dont les conseils seront précieux, comme le batteur Joe Hammer ou encore Pierre Blanchard. De retour en Guadeloupe, Raymond côtoie des musiciens comme Raymond Grego, Dominique Bérose, Happy Lewis et Philippe Dambury puis rejoint le Fabiano Orchestra en 1981 où il rencontre notamment Gilbert Coco, Charly Chomereau-Lamotte et Germain Cécé. En 1982, il participe à la création du Caraïbe Jazz Ensemble, S’en suit une tournée à Paris et le premier disque du groupe qui sort en janvier 1983 “Son épi coulè”.
De 1984 à 1986, Raymond d’Huy est à Paris où il se produit au sein de la mouvance antillaise.
En 1986, Raymond revient définitivement en Guadeloupe à l’occasion du Festag à Pointe-à-Pitre. Il est souvent sollicité pour des enregistrements de zouk ou de gwo-ka. A cette époque, il a également l’occasion de jouer avec André Condouant. En 1987, il accompagne Didier Lockwood lors d’une tournée en Guadeloupe et en Martinique. En 1989, il joue au sein de Mozayik, puis, avec le Caraïbe Jazz Ensemble, il participe à l’enregistrement de “Matin Bleu”. Les années suivantes, ses participations à différents festivals se multiplient : Festival de Jazz de Paris et Freiburg Jazzhauss en Allemagne de l’Ouest en 1990, Festival de Jazz de Pointe-à-Pitre en décembre 1990. En 1992 paraît un nouvel opus du Caraïbe Jazz Ensemble, “Héritage”, dans lequel son influence est déterminante.
Dans les années qui suivent, Raymond participe à de nombreux projets locaux en Guadeloupe. En 2004, avec ses amis Normand Deveault (pno) et Fred “Junior” Desplan (perc), ils développent une nouvelle formule en trio, “3D”. Le groupe travaille ses propres compositions, dans un registre caraïbe et latin-jazz. Régulièrement, Raymond accompagne également le guitariste Alex Ferrand lors de ses fréquents séjours en Guadeloupe. Il figure d’ailleurs sur l’album de ce dernier qui paraît en 2007. Cette dernière année est une année faste pour Raymond : il participe au projet Gwanada et la saison se cloture par une participation au Festival de Jazz de Pointe-à-Pitre, dans une formation augmentée d’une conséquente section de cuivres canadiens (François Théberge, Rémi Bolduc…) et la participation de Michel Cusson, ex-guitariste d’Uzeb. C’est aussi l’année durant laquelle Raymond produit son deuxième album sous son nom, “MesTissages”, qui parait en fin d’année. Au travers d’une large palette qui raconte les multiples influences de Raymond et les histoires musicales croisées auxquelles il participe, on y retrouve les complices de toujours : Philippe d’Huy, Charly Chomereau-Lamotte, Luther François, Raymond Grégo, Dominique Bérose, Normand Deveault…
En 2009, avec son frère Philippe d’Huy, les pianistes Jean-Michel Lesdel et Michel Mado et le batteur Raymond Grégo, il assure la première partie du trio SMV (Stanley Clarke, Marcus Miller et Victor Wooten) au stade des Abymes devant 5000 personnes. Avec Jean-Michel Lesdel et Raymond Grégo, ils décident de monter un trio, Alchimik’s, dont l’album sort en fin d’année, à l’occasion de la participation du groupe au festival IlôJazz aux Abymes. Le trio remporte un joli succès dans la Caraïbe et se produit également en Martinique. À partir de 2010, Raymond travaille à son nouveau projet qui débouche sur un nouvel album, “Bikabass” qui parait début 2012. Centré autour de la basse, on y retrouve des clins d’oeil à toute la carrière de Raymond, depuis le Caraïbe Jazz Ensemble, et encore une fois avec de nombreuses participations de talent. Outre les “classiques” déjà cités, on y retrouve Andy Narell ou encore Leedyah Barlagne, Christian Laviso… parmi de nombreux autres.
Au mois de juin 2014, la disparition subite de son frère Philippe affecte fortement Raymond. La musique est certainement l’un des moteurs qui permettra à Raymond de remonter la pente avec le temps. Fin 2017, Raymond publie son troisième album sous son nom, Phil. Hommage évidemment, mais l’album ne véhicule aucune noirceur et au contraire, Raymond y parait apaisé et y propose de très belles compositions. Si le cœur de la formation qui le soutient est formé par les fidèles Sonny Troupé et Dominique Bérose, on y entend également quelques musiciens plus rares comme Christian Amour, Linley Marthe ou encore Jonathan Jurion.
Au long de sa carrière, Raymond a de plus eu l’occasion de jouer en compagnie de musiciens tels que : Marius Cultier, Marvin Petterson, Claude Sommier, Chyco Jehelman, Edouard Benoit, Mario Canonge, Jeff Gardner, Moncef Genoud, François Jeanneau, Jean-Luc Ponty, Jacques Schwarz-Bart, Franck Nicolas, Christian Amour, Jocelyn Ménard…
Dans le registre variétés antillaises : Hippomène Léova, Jane Fostin, Yvan Voice, Pipo Gertrude, Tanya Saint-Val, Norlyse Féliciane, Dominique Panol, Dominik Coco, Joëlle Ursull, Jocelyne Béroard, Dominik Bernier, Ralph Thamar, Georges Ellyott, Patrice Coyo, Patrice Hulman, J-P Cari, Sonia Pinel-Féréol, Nathalie Jeanlys, Leedyah Barlagne…