Christian Laviso – guitareka
Biographie
Né en 1962, Christian Laviso est un polyinstrumentiste autodidacte né à Pointe-à-Pitre, mais originaire de Marie Galante, et qui a privilégié la guitare au détriment de ses attirances pour le bugle, le saxophone, la clarinette, la batterie et le Ka.
Musicien précoce, il acquiert une culture musicale par son père qui joue de la guitare, et surtout par son oncle Rosan Laviso, bassiste professionnel. Il commence la guitare à l’âge de 7 ans sur un instrument de fortune en recopiant notamment tous les chants traditionnels (chants de labour ou « chan a chari ») qu’il avait l’habitude d’entendre aux abords de la maison familiale. C’est donc très jeune qu’il perçoit la nécessité de s’approprier le Gwo-Ka pour exister. En 1972, chez son oncle, il entend Gérard Lockel et son groupe jouer du Gwo-Ka à la guitare. C’est le déclic : c’est assurément cette approche qu’il veut développer.
À cette époque, Christian travaille énormément la musique, spécialement la batterie, entre 4 et 7 heures du matin, la guitare et la basse. À 16 ans, il intègre en tant que bassiste le groupe Caribana. Puis, à 18 ans, il est engagé comme guitariste dans le groupe Kalevé d’Edouard Ignol “Kafé”, et participe alors cette même année au festival d’Angoulême. Le travail du groupe se concrétise en 1982 par un premier enregistrement en studio.
L’apprentissage de son style s’étoffe au contact de maîtres de Ka au cours de veillées à la Guadeloupe et à Marie Galante. Il y côtoie notamment Blachinot Kancel, Napoléon Magloire, Kristen, Titi Delos, Vélo, René Perrin, Guy Conquet, Léon Kanfrein, Alexandre Cornano et Marcel Picors. Se faire accepter par le monde de la veillée n’a pas été une mince affaire, car Christian était alors un jeune musicien et la guitare n’était pas un instrument traditionnel des veillées. Cependant, son talent lié à sa qualité d’écoute lui ont permis d’intégrer cette famille musicale.
Les années quatre-vingt sont celles de la reconnaissance. Il acquiert ainsi une notoriété certaine ; il apparaît comme un guitariste “qui assure”. Avec six complices de Kalevé, il fonde Horizon (avec Hubert Arenate, Roger Coco, Guy Claude Phirmis, Michel Sylvestre, Olivier Vamur et José Gustarimac). De plus, il est sollicité pour jouer dans différents groupes comme Foubap en 1987, pour le festival des Caraïbes et le New Morning, Gwakasonné, Gaoulé Mizik et Esnard Boisdur pour des enregistrements de disque en studio et Kafé au festival d’Angoulême (1983).
Son groupe entretient la tradition du bœuf avec les autres musiciens de Gwo-Ka. Ces nombreuses rencontres lui permettent de monter deux formules jazz, le Corda Quartet (avec Bruno Jofa, Marcel “Mano” Falla, Harold Maxin) et un groupe avec José Manclière.
Les années quatre-vingt-dix sont celles de la maturité musicale. Christian Laviso multiplie alors les collaborations Gwo-Ka moderne. Il assure la direction musicale du premier disque du groupe Horizon en 1990 et fonde dès 1993 le groupe Simen Kontra, qui se définit comme un quintet de musiciens confirmés aux standards du Ka, improvisés et spontanés.
En 1996, il dirige une nouvelle fois l’enregistrement du second disque d’Horizon et participe également au Big Band Ka constitué notamment de 35 Ka et percussions. Ce Big Band se produit alors à l’Archipel (scène nationale).
C’est aussi durant cette période qu’il intègre le concept Ka Bann avec les meilleurs musiciens et chanteurs de Lewoz de la Guadeloupe. Enfin, il compose pour le groupe de théâtre Poétika et interprète les musiques de quatre pièces au festival de théâtre des Abymes.
Les années deux mille sont celles de la consécration et de l’expérimentation. En 2001, il ouvre avec son quartet le festival international de guitare de Baie Mahault en Guadeloupe. C’est cette même année que Simen Kontra enregistre son premier disque qui sera récompensé par le prix SACEM Gwo-Ka. Cette même année, il participe, en quintet, au festival de jazz de Gosier parrainé par la chaîne américaine BET.
En avril 2002, il fait la première partie de Richard Bona à LaKasa avec le groupe Simen Kontra. Le courant passe entre le guitariste guadeloupéen et le bassiste camerounais au cours d’un bœuf pendant la balance.
En novembre de cette même année, le saxophoniste américain David Murray le remarque ; il l’engage le lendemain pour son concert au Centre des Arts et de la Culture à Pointe à Pitre. Au cours de cette même année, il expérimente un rêve d’enfant lors de son concert « Show Lafiné ». C’est l’association en concert de deux jeunes batteurs jouant simultanément, en l’occurrence Sonny Troupé et David Rilcy.
En 2003, c’est la rencontre avec Kenny Garrett. Après ses deux concerts à LaKasa, l’ancien saxophoniste de Miles Davis vient se joindre spontanément au groupe Simen Kontra lors d’une prestation au Point Vert à Gosier pour un bœuf qui dura jusqu’à l’aube. C’est le déclic entre les deux musiciens qui se promettent de travailler ensemble.
En juillet 2003, il est sollicité par David Murray pour enregistrer à Cuba le dernier disque du saxophoniste américain « Créole n°3 » avec entre autres Klod Kiavué, Phaorah Sanders et le guitariste sénégalais Hervé Samb. Le disque devrait sortir en mai 2004 en Europe. En fin d’année, le Big Band Ka fait l’ouverture, sur la grande scène du Festival Jazz à Pointe-à-Pitre / Carrefour des Musiques Créoles.
Cette année 2004 est également une année riche en événement pour Christian Laviso. L’un des points culminants de cette année est son concert au Centre des Arts et de la Culture en mai avec la participation de Kenny Garrett. La renommée de Christian et de son trio prend peu à peu de l’ampleur et le groupe part désormais régulièrement en tournée en métropole. En 2005, Christian publie son premier album sous son nom, “Chaltouné”, mais dont la distribution reste malheureusement trop confidentielle. La collaboration avec Kenny Garrett se poursuit et devient fructueuse. Elle se concrétise en 2007 par un enregistrement commun qui figurera sur le deuxième album du guitariste, “Ti Moun a Lafrik” qui parait début 2008. Les tournées se poursuivent, et Christian fait le déplacement du Baiser Salé à Paris en mai.
Christian poursuit plus que jamais son objectif de conserver et transmettre la tradition musicale du ka aux jeunes générations. Appelé souvent par de plus en plus de musiciens internationaux, il souhaite garder son ancrage guadeloupéen et rayonne à partir de l’île aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Fin 2010, il clôture avec Kenny Garrett le festival IlôJazz à Pointe-à-Pitre, en première partie de Rachelle Ferrell. L’année 2011 débute avec la sortie, vingt ans après le premier disque, du troisième album d’Horizon – certainement l’une des formations les plus assidues de Guadeloupe – judicieusement appelée… “Limewo Twa”. A la fin de l’année, il fait la connaissance du saxophoniste Jean-Rémy Guédon, venu en résidence aux Antilles pour boucler son projet de rencontre du jazz avec les racines afro-caribéennes. Leur rencontre débouche sur un projet d’album autour du gwoka, avec la participation de Dédé St-Prix. L’album “Kaladjazz” est enregistré à Meudon l’année suivante et parait fin 2012, avec la participation de Thierry Jasmin-Banaré et d’Arnaud Dolmen.
Bonjour,
hervé samb est d’origine sénégalaise, pas sud-africaine
merci
L
“En juillet 2003, il est sollicité par David Murray pour enregistrer à Cuba le dernier disque du saxophoniste américain « Créole n°3 » avec entre autres Klod Kiavué, Phaorah Sanders et le guitariste sud-Africain Hervé Samb. Le disque devrait sortir en mai 2004 en Europe. En fin d’année, le Big Band Ka fait l’ouverture, sur la grande scène du Festival Jazz à Pointe-à-Pitre / Carrefour des Musiques Créoles.
Oupsss… C’est d’autant plus ennuyeux que je connais Hervé… Merci d’avoir relu, je n’avais pas vu cette improvisation hasardeuse !!