Centre des Arts quasiment rempli, et chauffé à blanc pour le passage de Maceo Parker en ce mois de mai 2008. Le show est à l’américaine et dans le rôle de Madame Loyal, Natalia Maddison, manager de son état, présente les musiciens un à un pour terminer par un « And now Ladies and Gentlemen, there he is… Please welcome the only, the greatest… Misteeeeeeer Maceooooo Parker ! ». Et là, en complet taillé au millimètre, esquissant ses fameux pas de funk – frime – classe, Maceo entre en scène et la salle est debout. Tout est réglé au quart de poil et terriblement efficace. Il se lance sur un « Uptown Up » tout droit sorti du dernier album, et en deux minutes la sueur est là. A la basse, Rodney Curtis, vieux routard du Parliament-Funkadelic de George Clinton, ne s’en laisse pas conter et délivre impassiblement un funk contagieux. L’équipe est plus que rodée et William Boulware au piano ainsi que Bruno Speight à la guitare connaissent le métier. Mention spéciale également pour les cuivres qui claquent avec une précision de métronome. Certes c’est la loi du genre, mais là c’est carrément pédagogique. Très acclamé, Dennis Rollins au trombone, mais Ron Tooley à la trompette est également au top.
Soul, jazz, funk… c’est un mélange explosif qui enflamme le public à chaque échappée. Maceo fait le show et le funk est roi. Le temps d’un hommage à Ray Charles, il chausse ses lunettes de soleil et – en duo voix / piano – chante un « You don’t know me » tout en sensibilité. Tout de suite derrière, le feu brûle à nouveau sur les planches du Centre des Arts. Maceo passe la main à Martha High en rouge étincelant, ex-choriste de James Brown pendant une bonne trentaine d’années, et qui n’a pas grand chose à envier à Tina elle-même. Elle est secondée par Gary « Mudbone » Cooper, en costume croisé et lunettes de soleil, autre ex-membre du Funkadelic, et qui a lui collaboré avec Prince, Mick Jagger, Roy Ayers… Arrivé là, je m’aperçois ne pas avoir parlé de Jerome Thomas à la batterie… Il est vrai qu’il aura fallu attendre le dernier tiers du concert pour que Maceo lui laisse le champ libre, après l’extraordinaire soutien qu’il a apporté depuis le début. Assis derrière ses fûts et sans démonstration aucune, Jerome Thomas réussit cependant à faire se lever le public… Il ne se rassoira pas jusqu’à la fin du show. Rappel toutes lumières allumées, en communion avec le public, puis tout le monde vient serrer la main et saluer les premiers rangs. Au total deux bonnes heures très chaudes, malgré quelques défaillances techniques malheureusement un peu trop habituelles dans cette salle…
Appréciez les photos de Philippe Virapin pour replonger dans l’ambiance !